lundi 8 juin 2009

Paris rend honneur au Dalaï Lama

Le Dalaï-lama offre l'écharpe blanche traditionnelle à Bertrand Delanoe, maire de Paris
Paris honore le Dalaï-lama malgré la fureur de la Chine
AFP [Lundi , 08 Juin , 2009 02:41] Par Ingrid Bazinet
PARIS –Dimanche, le Dalaï-lama, leader spirituel tibétain en exil, a renouvelé ses critiques du « régime totalitaire » de la Chine lorsque il a été fait Citoyen honoraire de la capitale française : Paris.
Bien qu'il ait insisté pour dire que son dernier tour de l'Europe est apolitique, le leader bouddhiste n'a pas manqué de rencontrer les dissidents chinois non-tibétains, et a accusé le gouvernement de Pékin de répression et de complot contre sa patrie le Tibet .
La visite était un défi diplomatique pour la France, qui essaye toujours de raccomoder les liens avec la Chine, relation tendue ces derniers mois depuis la rencontre de décembre 2008 entre le Président Nicolas Sarkozy et le leader tibétain.
"Je reçois cette distinction en tant qu'être humain qui défend des valeurs humaines de paix et de non-violence," a dit le Dalaï-lama en recevant le titre de Citoyen d'honneur de la Ville de Paris remis par le maire de Paris : Bertrand Delanoe.
Le Dalaï-lama présente le titre de Citoyen honoraire de la capitale française remis par Bertrand Delanoe
Pékin accuse le Dalaï-lama d'être un leader des séparatistes tibétains et considère n'importe quel officiel étranger qui le rencontre comme se mêlant des affaires intérieures chinoises. Les capitales européennes ont été averties de représailles diplomatiques.
Le gouvernement de monsieur Nicolas Sarkozy avait décrit le fait de décerner le titre honorifique de Citoyen de la Ville de Paris comme une affaire purement municipale, et non comme une question d'état. Néanmoins, on s'est attendu à ce que Pékin réagisse avec colère.
Le Dalaï-lama n'a pas cherché à ménager le gouvernement chinois, en tenant plusieurs réunions avec des dissidents chinois, des parlementaires français et des journalistes pour dénoncer ce qu'il a désigné comme "une condamnation à mort" imposée au Tibet.
Le dimanche précédent, il avait allégué que les troubles qui ont éclaté au Tibet en mars 2008 avaient été fomentés par des agents de l'état chinois pour justifier des mesures de répression qui ont suivi et présenter les activistes tibétains locaux comme des émeutiers.
"Malgré une présence massive de forces de sécurité partout dans Lhasa le 10 mars dernier, on ne comprend pas pourquoi les forces de l 'ordre chinoises sont restées inactives si longtemps dans le centre de la ville," a dit le Dalaï-lama.
Le 14 mars, des "tibétains" inconnus à Lhasa jusque là, ont commencé à brûler des magasins et ont jeté des pierres sur des chinois sans aucune intervention de la police, tandis que des équipes de tournage déjà en place, ont filmé la scène , et transmis ces images dans le monde entier.
Alors seulement, les forces de sécurité ont commencé à sévir contre les perturbateurs. Ce n'est pas difficile de soupçonner une organisation délibérée d'émeutes," a-t-il dit en tibétain à son traducteur français Matthieu Richard.
Néanmoins, le Dalaï-lama a insisté pour préciser que s'il n'a "aucune foi dans le gouvernement totalitaire de la Chine", il place sa confiance dans le peuple Chinois, qui un jour, il l'espère, exigera plus de démocratie auprès de ses leaders.
Marie Holzman, à la tête d'un groupe de solidarité Franco tibétain, a dit : "Il faut résister à la propagande de Pékin, qui a tendance à dresser le peuple chinois contre le peuple tibétain, et nous efforcer de contribuer à de bonnes relations entre les différents groupes ethniques."
Le Dalaï-lama s'est adressé à un public nombreux à Bercy (grand hall sportif de Paris) avant de se rendre à l'Hôtel de ville pour recevoir son titre de citoyen d'honneur.
"Le conseil municipal de Paris a décidé en mars 2008 de remettre cette récompence en signe de respect pour les qualités du Dalaï-lama et en hommage au combat qu'il mène pour le dialogue et la paix" a dit monsieur Delanoe aux invités de la cérémonie.
La France et la Chine viennent de "recoller" leurs relations après la colère provoquée à Pékin par la réunion entre monsieur Sarkozy et le Dalaï-lama en Pologne en décembre dernier. Une décision qui avait amené Pékin à annuler un sommet entre La Chine et l'Union européenne.
Le mois dernier, la Chine a conseillé à la France de ne plus commettre "d'erreurs" sur le Tibet.
"Si le Conseil municipal de Paris remet vraiment cette récompense, il se heurtera certainement à une opposition ferme de la Chine "avait prédit un porte-parole du ministère des Affaires Etrangères.
Le Dalaï-lama (qui vit en exil à Dharamsala en Inde depuis 1959, date à laquelle la Chine a pris le contrôle total sur le Tibet ) a commencé son tour d'Europe au Danemark vendredi dernier, et a aussi visité l'Islande et les Pays-Bas.
Le Dalaï Lama rencontre la communauté chinoise de Paris
Dalai Lama meets with Chinese community in Paris By Tenam lu sur Phayul [dimanche 7 juin 2009 01:02]
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