jeudi 9 juillet 2009

Les Tibétains en exil manifestent leur solidarité avec les Ouïghours en révolte.

Dharamsala, 9 juillet 2009 – COMMUNIQUÉ DE PRESSE de 5 des plus importantes ONGs tibétaines en faveur des Ouïghours
traduction proposée par Damien
Cinq des plus importantes organisations non gouvernementales tibétaines expriment leur profonde émotion concernant les événements tragiques survenus au Turkestan Oriental (dénommé ''Xinjiang'' par Pékin).
Nous appelons le Gouvernement chinois à :
- libérer toutes les personnes arrêtées pour avoir participé à ces manifestations pacifiques,
- rétablir les communications internet et le réseau de téléphonie mobile dans la ville d'Urumqi (*),
- accorder aux journalistes un libre accès à la région et sans entraves,
- mettre fin à sa campagne de propagande qui ne peut que susciter de nouvelles violences,
- accepter qu'une mission des Nations Unies procède à une enquête indépendante.
Nous exprimons toute notre solidarité à Mme Rebiya Kadeer et à tous les membres du Congrès Mondial Ouïghour en ces instants tragiques.
Le Pouvoir chinois, comme il l'avait fait envers les manifestations non-violentes qui s'étaient propagées dans l'ensemble du Tibet en 2008, est en train d'appliquer les mêmes méthodes pour '' traiter la situation ''.
Elles se traduisent en particulier par:
- le contrôle étroit de tous les medias étrangers (certains sont d'ailleurs à Urumqi dans le cadre d'une ''visite guidée'' organisée par Pékin),
- la fermeture des accès à internet et au téléphone pour empêcher toute information de sortir de la région,
- le contrôle des opinions émises par ses propres citoyens sur les événements,
- la multiplication des raids de nuit conduisant à l'arrestation d'une multitude de personnes,
- un matraquage médiatique avec la diffusion d'images et de déclarations visant à faire passer les manifestants pour les seuls auteurs des violences, ce qui ne fait qu'envenimer encore plus les tensions inter-ethniques (cf. note 1),
- les accusations sans preuve, imputant le fait d'avoir exprimé des plaintes bien légitimes sur des '' forces extérieures hostiles '' (dans le cas du Turkestan Oriental, sont visés Mme Rebiya Kadeer et le Congrès Mondial Ouïghour ; pour le Tibet, la cible est le Dalaï-lama et ses partisans),
- etc.
« Nous nous faisons l'écho de l'appel urgent de Mme Rebiya Kadeer pour la paix, la justice et l'arrêt de toute violence en exigeant du Gouvernement chinois qu'il mette fin à sa répression brutale des Ouïghours dans l'ensemble du Turkestan Oriental. », déclare Ngawang Woeber (**), porte-parole des cinq ONGs tibétaines.
Ngawang Woeber ajoute: « Avec la tournure prise par les événements, le Président Hu Jintao a dû précipiter son départ du Sommet du G8 pour pouvoir retourner en Chine, pensant sauver la face en évitant les reproches au cours du Meeting. Tenter de sauvegarder ainsi les apparences, de peur de se voir submergé de questions par les medias internationaux, cela montre l'échec total de la politique du Pouvoir chinois appliquée au Turkestan Oriental, de même qu'au Tibet. »
Au Turkestan Oriental et au Tibet, qui subissent tous deux l'occupation chinoise depuis plus d'un demi-siècle, les Ouïghours et les Tibétains n'ont jamais accepté la domination de Pékin et ils continuent à réclamer le respect de leurs libertés et de leurs droits humains fondamentaux. En déniant aux Ouïghours et aux Tibétains le droit de conduire leur vie en toute liberté, les mesures prises par Pékin au Turkestan Oriental et au Tibet ne font que créer toujours plus d'instabilité. Seize mois après l'impressionnante vague de protestations non-violentes qui s'était propagée à travers tout le Plateau tibétain, le Tibet subit toujours un régime de loi martiale de facto.
Encore aujourd'hui, on est toujours sans nouvelles d'au moins un millier de Tibétains disparus au cours du Soulèvement ; plus de 200 Tibétains ont été tués pendant les manifestations ; des milliers de Tibétains furent arrêtés, dont plusieurs centaines ont été jugés et condamnés. Parmi eux, 4 hommes et une femme qui ont été condamnés à mort (***) pour avoir manifesté à Lhassa le 14 mars 2008.
Nous craignons que, à l'image du Tibet, les Autorités chinoises optent pour une escalade de la répression au Turkestan Oriental avec des disparitions, des tortures ou des condamnations à de très lourdes peines, etc.
Comme à l'égard du Tibet, nous appelons la Communauté internationale à faire pression sur le Pouvoir chinois pour qu'il opte sincèrement pour une résolution pacifique de cette situation résultant de plus de 50 ans d'occupation du Turkestan Oriental.
ONGs signataires :
Tibetan Youth Congress
Tibetan Women’s Association
Gu-Chu-Sum Movement for Tibet
National Democratic Party of Tibet
Students for a Free Tibet – India (****)
Note 1:
un Rapport publié récemment par l'Institut Gongmeng de Pékin met en évidence combien la virulente propagande du Gouvernement chinois après les manifestations tibétaines de mars 2008 n'avait fait qu'éloigner encore plus les Chinois des Tibétains.
Avec notamment cette phrase « La sur-propagande autour des ''violences'' du 14 mars 2008 avait pour but de gonfler encore plus ces incidents afin d'accroître les ressentiments inter-ethniques déjà existants...
Sur le long terme, ce type de campagne de propagande va au détriment de l'unité ethnique.
La fascination éprouvée par les Chinois à l'égard de la culture tibétaine s'est transformée en crainte et en haine envers les Tibétains. »
Notes du traducteur:
*: Urumqi est la capitale du Turkestan Oriental.
**: le Vénérable Ngawang Woeber préside l'Association ''Gu-Chu-Sum'' (soutien des anciens prisonniers politiques tibétains).
***: Campagne en cours contre ces peines de mort
****: Campagne de 'Students for a Free Tibet' en faveur des Ouïghours http://actionnetwork.org/campaign/uyghurs
------- Communiqué original en anglais --------------- Exile Tibetans express solidarity with Uyghur uprisingDharamsala, 9 July 2009 - Press Release Five major Tibetan NGOs express its deep concern over the tragic events that are unfolding in East Turkestan (Ch: Xinjiang). We call on the government of China to release those who have been detained for peaceful protest, restore internet and mobile telephone communication to Urumqi, permit unfettered access to journalists, cease its propaganda campaign that is contributing to the violence, and allow the United Nations to conduct an independent investigation. We also send our message of solidarity to Rebiya Kadeer and to members of the World Uyghur Congress at this tragic time. As with the peaceful protests that spread accross Tibet last year, the Chinese Government is following the same approach it used to "manage" the situation there including: - tightly controlling foreign media (some of whom are in Urumqi on a government-organised tour). - shutting down internet and mobile telephone access to prevent information getting out of the region and control what its own citizens are told about events. - conducting night-time raids which have led to the arrests of many hundreds of people. - flooding news broadcasts with images and statements that present protestors solely as violent rioters, thereby inciting ethnic conflict (see note 1). - without proof, blaming the expression of legitimate grievances on "hostile foreign forces" (in East Turkestan's case, Rebiya Kadeer and the World Uyghur Congress; in Tibet's case, the Dalai Lama and his followers). “We echo Rebiya Kadeer's urgent call for peace, justice and the end of all violence and appeal to the Chinese government to end its brutal suppression of Uyghurs throughout East Turkestan”, said Ven. Ngawang Woeber, spokesperson of the five NGOs. “In a successive turn of events, Preisdent Hu Jintao is impelled to skip the G8 summit and head back to China from Pisa airport to safe his face from embarrassment during the G8 summit. This face-saving measure to avoid facing the international media and being swamped with questions, projects utter failure in the policy adopted by Chinese government in East Turkestan and for that matter in Tibet as well.” Despite China's occupation of Tibet and East Turkestan for over half a century, Tibetans and Uygurs have never accepted Chinese rule and continue to advocate for basic freedom and human rights. By denying Tibetans and Uyghurs control over their own lives, the Chinese government's policies in Tibet and East Turkestan are destroying stability, not creating it. Sixteen months after a wave of overwhelmingly peaceful protests began to sweep across the Tibetan plateau, Tibet remains under virtual martial law, with more than 1,000 people still unaccounted for, who were detained during the period of unrest. More than 200 Tibetans have been killed during the protests and hundreds more arrested and sentenced, including four men and one woman sentenced to death for taking part in the protests in Lhasa on 14 March 2008. We fear that, as in Tibet, the Chinese authorities will ascend their crackdown in East Turkestan with lengthy prison sentences, disappearances and beatings. As with Tibet, we call on the international community to press the government of China to work sincerely towards bringing about a peaceful resolution to the 50-year long occupation of East Turkestan. Note 1: A report published by the Gongmeng Institute in Beijing recently pointed out how the Chinese government's virulent propaganda campaign over the Tibetan protests on 14 March 2008 stoked divisions between Chinese and Tibetans. The report said: "The ensuing over-propagandizing of "violence" was used to make the 3.14 incident ever larger, which created certain oppositional ethnic sentiments... Such propaganda actions are in the long run detrimental to ethnic unity. The fascination that Han citizens have expressed toward Tibetan culture changed to fear and hatred of the Tibetan masses."
See http://tibetnetwork.org/chinesevoice Organized by: Tibetan Youth CongressTibetan Women’s Association Gu-Chu-Sum Movement for TibetNational Democratic Party of TibetStudents for a Free Tibet – India

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