jeudi 26 avril 2012

N'oublions pas le Tibet !


N'oublions pas le Tibet !

Le Monde.fr - 26/ 04/ 12 - 8h50 -  
Jean-François Humbert et André Gattolin 
Attaché à la non-violence, soucieux de mettre en place des institutions démocratiques pour son peuple en exil et dans son pays natal, respectueux de la Constitution de l'Etat auquel celui-ci se trouve incorporé depuis 1950...
Pourquoi le Dalaï-Lama ne parvient-il pas à être considéré en Occident pour ce qu'il est : l'un des principaux leaders de l'opposition démocratique au parti-Etat qui dirige actuellement la Chine ? Chacun des points précités constitue pourtant une évidence pour qui connaît un peu la question tibétaine...

L'attachement à la non-violence est celui dont le Dalaï-Lama est le plus fréquemment crédité. Depuis des décennies que dure l'occupation du Tibet par la Chine, il n'a jamais varié de position à cet égard, dans le cadre de la solution politique et diplomatique qu'il préconise et qu'il a dénommé la " voie du milieu ". Aujourd'hui, alors que la mainmise du régime de Pékin se fait toujours plus oppressante à la suite du soulèvement tibétain du printemps 2008, le désespoir des Tibétains s'exprime par une série dramatique d'auto-immolations par le feu. C'est-à-dire par une violence qu'ils tournent contre eux-mêmes, non pas contre les Chinois.
Moins connu, le deuxième point mérite tout autant notre attention. En effet, le Gouvernement tibétain en exil à Dhamramsala, en Inde, a mis en place des institutions démocratiques pour la communauté tibétaine réfugiée hors de Chine. Contrôlé par un Parlement élu par environ 130 000 Tibétains exilés dans le monde, un pouvoir exécutif bien organisé gère les intérêts matériels et moraux de cette diaspora. Elu au suffrage universel depuis 2001, le Premier Ministre s'est vu transférer au printemps dernier les pouvoirs politiques antérieurement détenus par le Dalaï-Lama. Le titulaire actuel de la fonction, le docteur Lobsang Sangay, est un Tibétain de la jeune génération, né en Inde, éduqué aux Etats-Unis et diplômé de Harvard. La démocratisation des institutions tibétaines voulue par le Dalaï-Lama est donc une réponse convaincante aux accusations portées contre lui par les autorités de Pékin de vouloir restaurer son pouvoir "théocratique" antérieur à 1950. Mais ce n'est pas tout : les autorités de Dharamsala proposent également une démocratisation des institutions du Tibet chinois.
Ce troisième point est presque complètement ignoré. Il fait pourtant l'objet de tous les efforts des autorités tibétaines en exil. Interrompu depuis 2002, le dialogue entre les autorités chinoises et les envoyés du Dalaï-Lama a ensuite repris peu après les événements de 2008. Le but de ce dialogue, du côté tibétain, est évidemment de parvenir à une solution négociée du problème du Tibet. Cette solution, présentée en novembre 2008 sous la forme d'un Mémorandum, propose une véritable autonomie pour les régions de peuplement tibétain, dans le strict respect de la Constitution actuelle de la République de Chine. Car celle-ci prévoit des droits particuliers pour les " nationalités ". Mais il est vrai que ceux-ci n'existent que sur le papier. Ils sont quotidiennement bafoués par la réalité coloniale sur le terrain. Du côté chinois, le but de ce dialogue était de gagner du temps face à la réprobation internationale suscitée par la lourde répression des événements de 2008. Après une série de trois rencontres - et les Jeux Olympiques de Pékin passés - ce processus est désormais au point mort depuis début 2010.
Ce bref rappel des faits devrait amener les Occidentaux à s'interroger sur les raisons pour lesquelles ils ne soutiennent pas plus fermement le Dalaï-Lama, le gouvernement tibétain en exil et le peuple tibétain tout entier. Comment et pourquoi la propagande chinoise qui présente les Tibétains en exil comme une poignée d'anciens aristocrates regrettant leurs privilèges dans le Tibet d'"Ancien régime" parvient-elle en effet à rencontrer une telle bienveillance au sein d'un pays démocratique comme la France ? Mystère ! Il est pourtant évident qu'un Tibet réellement autonome et doté d'élections libres constituerait un ferment démocratique pour une Chine qui évolue rapidement et en profondeur. On peut facilement imaginer pour qui voteraient les Tibétains s'ils avaient réellement le choix... Mais il est probable que les Chinois présents au Tibet ne voteraient pas, eux non plus, pour le parti-Etat qui dirige la Chine depuis 1949 ! Combien d'auto-immolations faudra-t-il encore avant que les démocraties occidentales se saisissent à bras le corps de cette question ? Il est urgent que celle-ci soit placée en haut de l'agenda des discussions entre Pékin et les chancelleries diplomatiques occidentales, et qu'elle soit traitée dans un cadre multilatéral, et non pas seulement bilatéral.
En attendant, en tant que sénateurs représentant des citoyens français sensibles dans leur ensemble à la question tibétaine, nous nous apprêtons à participer à la sixième conférence interparlementaire mondiale sur le Tibet, qui se tiendra du 27 au 29 avril au Canada, à Ottawa. Nous espérons que ces échanges entre élus originaires de tous les pays démocratiques pourront contribuer à hâter l'avènement d'une solution négociée, seule capable de soulager réellement et durablement les souffrances du peuple tibétain. Nous nous adressons aussi au Président de la République qui sera élu le 6 mai prochain pour lui recommander, lorsqu'il aura à évoquer la question du Tibet avec ses interlocuteurs chinois, de ne pas obéir à une realpolitik inspirée de considérations mercantiles et à courte vue. Bien au contraire, ce sera agir en ami de la Chine que de s'exprimer franchement pour faire comprendre à ses dirigeants qu'il est indigne de la grande puissance que ce pays prétend être devenue d'agir comme elle le fait à l'égard de la petite nation tibétaine.
Jean-François Humbert sénateur UMP du Doubs et André Gattolin sénateur EELV, sont respectivement président et membre du Groupe d'information sur le Tibet au Sénat.

mercredi 18 avril 2012

François Bayrou prend position en faveur du Tibet

Une 3ème réponse à prendre en considération dans vos prochains choix pour le futur président(e) de la République française:
 Réponse de M. François Bayrou, reçue le 16 avril 2012 (envoi le 11/04)
Madame, Monsieur,
Vous avez récemment sollicité François Bayrou sur la question des droits fondamentaux du peuple tibétain et il m’a chargé de vous répondre, en ma qualité de Vice-Présidente de l’Intergroupe Tibet du Parlement européen.
Je vous informe qu’au sein de l’équipe de François Bayrou, nous partageons totalement vos préoccupations : la situation au Tibet, celle des droits fondamentaux des Tibétains, la multiplication dramatique des auto-immolations de jeunes Tibétains, l’absence de libertés, les menaces contra la culture tibétaine, les répressions violentes perpétrées par les autorités chinoises ne peuvent plus durer ainsi et nous devons agir pour la défense de la cause tibétaine et pour les droits fondamentaux du peuple tibétain. La France et plus largement l’Union européenne, doivent réagir, plus fermement, aux violations des Droits de l’Homme continues et persistantes perpétrées dans cette région.
Ainsi François Bayrou s’engage, s’il est élu à la Présidence de la République, à dénoncer la situation actuelle au Tibet, à défendre les intérêts du peuple tibétain et à œuvrer pour la reprise d’un dialogue constructif entre les autorités chinoises et les représentants du Dalaï Lama. De même, nous nous engageons à recevoir M. Lobsang Sangay pour aborder avec lui ces questions.
Au niveau de l’Union européenne, nous estimons qu’il est essentiel d’œuvrer pour le maintien de la question tibétaine sur l’agenda politique européen ; c’est la raison pour laquelle en qualité de vice-présidente de l’intergroupe Tibet, j’ai interpellé, en février dernier au travers d’une question écrite à la Commission européenne, la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, sur cette question pour lui demander quelles mesures elle comptait prendre, au titre de la politique étrangère de l’Union européenne, afin de réagir aux violations des Droits de l’Homme continues et persistantes perpétrées dans cette région.
Je n’ai, à ce jour, pas reçu de réponse mais je ne manquerai pas de vous en informer. En octobre dernier, notre Parlement avait déjà adopté une résolution d’urgence, que Marielle De Sarnez, vice-présidente du Mouvement Démocrate et moi-même avions cosignée, sur le Tibet et l’auto-immolation des moines, pour dénoncer les graves violations de libertés et les persécutions auxquelles sont soumis les citoyens tibétains et pour demander à la Haute Représentante d’aborder la question des Droits de l’Homme lors du prochain sommet UE-Chine. Plus largement notre intergroupe, en relation constante avec le Bureau du Tibet à Bruxelles, organise régulièrement des auditions, des débats, des conférences interparlementaires pour maintenir une attention permanente sur cette situation particulièrement grave.
Ainsi, soyez assurés, Madame, Monsieur, de l’attention vigilante que nous portons, au sein de l’équipe de François Bayrou, à la situation tibétaine et au respect des Droits de l’Homme au Tibet et de notre engagement dans ce combat. Restant naturellement à votre écoute, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes cordiales salutations.
Nathalie Griesbeck,
Députée européenne ADLE / France,
Vice-Présidente du Conseil Général de la Moselle.

 "Après  des mois en prison, les familles sont forcées d'abandonner les travaux des champs" suite au pélerinage du Kalachakra pourtant autorisé

Date : 14/04
SOURCE / Phayul Par Tendar Tséring.
" Des mois en prison, les familles sont forcées d'abandonner le travail aux champs"

DHARAMSALA : Les arrestations en masse de Tibétains, alors que ceux ci revenaient d'un pélerinage en Inde et au Népal, tôt cette année, a complètement chamboulé la vie des famille de fermiers. Si l'on considère que les membres de leur famille sont en prison, depuis trois mois maintenant, plusieurs fermiers au Tibet ont dû laisser leurs champs à l'abandon.
" Mon père et ma soeur sont tous les deux en prison, alors on n'a pas pu travailler aux champs cette année pendant la période des semailles" dit Tséring (nom modifié), un Tibétain de Chamdo à l'est du Tibet, en s'adressant à Phayul.
Connaissant les terribles conditions climatiques au Tibet, plusieurs régions du "Plateau Tibétain", obtiennent seulement une récolte par an.
Tséring garde l'espoir que son père et sa soeur soit libérés bientôt et qu'ils puissent travailler dur, pour les voir cet hiver." ajouta Tséring.

En 2010, le "Programme de Développement" des Nations-Unies a constaté de nouveau que le Tibet continuait à "rester à la traîne loin derrière les autres régions de Chine, en matière de développement humain, ce qui génère de la pauvreté, tant sur le plan de la santé que de l'éducation."
Avec plus de 80% de sa population habitant les zones rurales, leurs moyens de subsistance restent liés au travail à la ferme, pour la plupart des Tibétains.
Tôt cette année, les autorités chinoises ont recherché, interrogé, emprisonné arbitrairement, ou même fait disparaître des milliers de Tibétains qui revenaient de pélerinage d'Inde ou du Népal.
Des douzaines d'effectifs du personnel de sécurité chinois ont pris position aux postes de contrôles de la ville frontalière de Dram (chinois:Zhangmu) à la frontière Népal-Tibet, sur toute la distance...jusqu'à Lhassa, capitale du Tibet. Ils ont confisqué les médicaments, les objets religieux, et même les rosaires des pélerins !

Ceux qui revenaient en avion, se sont vus faire face à de multiples tracasseries, dès leur arrivée à l'aéroport de Gonkar, à l'extérieur de Lhassa, des contrôles des autorités chinoises qui ont pu durer entre 4 et 6 heures d'interrogatoire...

Dans le "New-York-Times",dans un article daté du 9 Avril, on peut lire que les Tibétains emprisonnés depuis plus de deux mois, sont "interrogés et contraints de suivre des cours de redressement patriotique, et on leur a donné l'ordre d'accuser le Dalaï Lama."

En février, "Human-Rights-Watch" (ONG de surveillance des Droits de l'homme ) a lancé un avertissement très ferme à Pékin, leur signifiant que la détention de pélerins tibétains va seulement envenimer les ressentiments, dans les régions tibétaines.
" Les autorités, dans la région, devraient libérer toutes ces personnes, sachant pertinemment que cela va augmenter les tensions dans les régions tibétaines, qui déjà ont vu augmenter considérablement des restrictions dans leurs déplacements, des restrictions de communication, tout autant qu'un accroissement des troupes militaires et la présence pesante des policiers de sécurité" dit le groupe des droits humains.

De précédents communiqués ont mentionné que les Tibétains, y compris..des cadres du gouvernement,et même des retraités ayant appartenu au parti communiste,a ainsi que des citoyens âgés, certains de 80ans..., tous pourraient bien être arrêtés d'ici le mois de mai.
Traduction France Tibet/ I. V., le 13 avril 2012

lundi 16 avril 2012

Des "politiques totalitaires, aveugles, irréalistes " conduisant aux auto-immolations

DHARAMSALA,15 avril 2012 : Le Dalaï Lama parle de « politiques totalitaires, aveugles, irréalistes » conduisant aux auto-immolations

Date : 15/04
Le Dalaï Lama parle de « politiques totalitaires, aveugles, irréalistes » conduisant aux auto-immolations PHAYUL 14 avril 2012 DHARAMSALA, le 14 avril : Le chef spirituel Tibétain, Sa Sainteté le Dalaï Lama a déclaré que les politiques « totalitaires, aveugles, irréalistes » de la République Populaire de Chine au Tibet sont responsables de la vague actuelle d'auto-immolations au Tibet.
Le Dalaï Lama s’exprimait devant une équipe de média de la chaine NEXT TV basée à Taiwan, depuis sa résidence d’exil à Dharamsala, en Inde du nord. « Ce problème (les auto-immolations) a été déclenché par les politiques totalitaires, aveugles, irréalistes, » a déclaré le chef tibétain. « Donc, les gens qui ont créé ces politiques doivent réfléchir sérieusement. » Répondant à une question sur les jeunes tibétains s’immolant par le feu, Sa Sainteté a dit : « c'est très triste, très triste, très triste. » Depuis 2009, la vague d'auto-immolations au Tibet a connu 33 cas de Tibétains qui ont incendié leur corps réclamant le retour d’exil du Dalaï-Lama et la liberté au Tibet. Des manifestations majeures impliquant des milliers de Tibétains ont été brutalement réprimées dans les derniers mois, avec des tirs inconsidérés et des arrestations. « Maintenant, les personnes concernées devraient procéder à un travail réaliste et chercher les causes de ces immolations. C'est important », a déclaré le Dalaï Lama. « Tous ces problèmes se produisent du fait de certaines conditions et de certaines causes. » Le chef Tibétain en exil, âgé de 76 ans, a appelé à une plus grande transparence en Chine et a noté que le peuple Chinois a « tous les droits » de connaître la réalité. « Ces partisans d’une ligne dure, personnes étroites d'esprit, étouffent délibérément la vérité et créent un grand nombre d'informations erronées », a déclaré le Dalaï Lama. « Les 1,3 milliards de Chinois ont le droit de connaître la réalité, que ce soit bon ou mauvais. Ils doivent savoir. Ils peuvent juger de ce qui est juste et ce de ce qui est erroné.» Traduction Pema Dreulkar – pema.dreulkar@gmail.com Publié sur : http://sunyat.free.fr http://sunyata.xooit.fr/t592-Le-Dalai-Lama-parle-de-politiques-totalitaires-aveugles-irrealistes-conduisant-aux-auto-immolations.htm http://www.phayul.com/news/article.aspx?id=31226 The Dalai Lama says ‘totalitarian, blind, unrealistic policies’ leading to self-immolations DHARAMSHALA, April 14: Tibetan spiritual leader His Holiness the Dalai Lama has said that the People Republic of China’s “totalitarian, blind, unrealistic” policies in Tibet are responsible for the ongoing wave of self-immolations in Tibet. The Dalai was speaking to a media crew of the Tawian based Next TV at his exile residence in Dharamshala, north India. “This problem (self-immolations) has been started by the totalitarian, blind, unrealistic policies,” the Tibetan leader said. “So, the people who created these policies must think seriously.” Responding to a question on young Tibetans setting themselves on fire, His Holiness said: “That’s very sad, very sad, very sad.” Since 2009, the wave of self-immolations in Tibet has witnessed 33 Tibetans set their bodies on fire demanding the return the Dalai Lama from exile and freedom in Tibet. Major protests involving thousands of Tibetans in recent months have been brutally suppressed with indiscriminate firing and arrests. “Now, the concerned people should carry realistic work and look for the causes of these self-immolations. That’s important,” the Dalai Lama said. “All these problems are happening due to certain conditions and certain causes.” The 76-year old exiled Tibetan leader called for greater transparency in China and noted that the Chinese people have “every right” to know the reality. “These hardliners, narrow minded people deliberately suppress the truth and create a lot of wrong information,” the Dalai Lama said. “1.3 billion Chinese people have every right to know the reality, whether good or bad. They must know. They can judge what is right and what is wrong.” _____ Dans la plupart des pays, les citoyens possèdent la liberté de parole. Mais dans une démocratie, ils possèdent encore la liberté après avoir parlé. André Guillois Sunyata http://sunyat.free.fr

dimanche 8 avril 2012

Deux candidats à la présidentielle prennent position au sujet du Tibet

Les réponses d'Eva Joly aux questions de Tibet-Info.net

Première question

Considérez-vous, comme la majorité des grandes institutions démocratiques, dont le Parlement européen, que le Tibet est actuellement occupé par la Chine et que, par conséquent, la revendication d’une réelle autonomie présentée par l’Administration tibétaine en exil telle qu'ébauchée dans leur "Mémorandum pour une véritable autonomie pour le peuple tibétain", est justifiée ?

Eva Joly - Oui, je considère que le Tibet est actuellement occupé par la Chine, et ce depuis 1959. La revendication d'une réelle autonomie présentée par l'administration tibétaine en exil est donc parfaitement justifiée. L'actuelle colonisation chinoise au Tibet, que le Dalaï Lama n'hésite pas à qualifier de "génocide culturelle", est dramatique. Onze moines et nonnes se sont immolés en 2011 pour dénoncer cette situation, et il faut envisager toutes les solutions pouvant permettre de sauver le peuple tibétain, sa culture et notamment sa langue, d'une disparition programmée.

Deuxième question

Le XIVème Dalai Lama a transféré ses pouvoirs politiques et administratifs à M. Lobsang Sangay, 42 ans, diplômé de Harvard et aujourd’hui élu démocratiquement à la tête de l’Administration tibétaine en exil. Etes-vous prête si vous êtes élue à le recevoir et à aborder avec lui la situation actuelle au Tibet ?

Eva Joly - Oui je suis parfaitement prête, si je suis élue Présidente de la République, à recevoir Monsieur Lobsang Sangay pour aborder avec lui la situation du Tibet. Cela ferait même partie de mes priorités en matière de politique étrangère, les écologistes étant depuis très longtemps particulièrement sensibles à la cause tibétaine.

Troisième question

Plusieurs moines et laïcs tibétains se sont récemment immolés par le feu, pour dénoncer l’absence de liberté, les menaces contre la culture tibétaine, la répression violente et pour réclamer le retour du Dalaï Lama au Tibet. Plus récemment encore, la police armée a tué ou blessé par balles plusieurs dizaines de manifestants pacifiques.

Pouvez-vous vous engager à dénoncer publiquement cette répression lors de votre campagne et à demander à l’Union européenne d’adopter une déclaration publique sur ces événements ?

Eva Joly - Oui je m'engage publiquement à dénoncer cette répression scandaleuse et à demander que l'Union européenne adopte une déclaration forte sur la terrible répression chinoise. Nos relations commerciales avec la Chine doivent cesser de nous tétaniser face à un Etat qui pratique, tant avec sa population qu'avec le peuple tibétain, une féroce répression pour qu'aucune voix discordante ne puisse s'exprimer. La Chine doit comprendre que sans ouverture démocratique dans les années voire les mois qui viennent, son modèle est voué à disparaître. Les Printemps arabes nous ont montré que les peuples ne pouvaient plus continuer à subir silencieusement un Etat totalitaire. Les nombreuses révoltes que connaît actuellement la Chine démontrent bien la fragilité de son modèle, sous des chiffres économiques très impressionnants. La France et l'Europe doivent dénoncer plus clairement qu'elles ne le font actuellement les répressions du pouvoir chinois.

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Transmise par Françoise Leroy Garioud - Paris -

Tibet

Selon son directeur de campagne

M. Sarkozy : les Droits de l'Homme, un pilier de la politique étrangère de la France

"Madame, Vous avez bien voulu attirer l'attention de Nicolas Sarkozy sur l'évolution de la situation au Tibet et les positions adoptées par la France sur cette question. Je tenais à vous assurer qu'il avait pris connaissance de votre courrier avec toute l'attention qu'il mérite et qu'il souhaitait vous en remercier.

Nicolas Sarkozy a depuis 2007 fait de la défense des Droits de l'Homme un pilier de la politique étrangère de la France. S'agissant du Tibet, il s'est exprimé très clairement à de nombreuses reprises sur la situation des populations tibétaines établies en Chine, en particulier en 2008, au lendemain des événements tragiques qui ont endeuillé Lhassa. C'est également dans ce contexte qu'il a rencontré le Dalai Lama en décembre 2008.

Les immolations de moines tibétains constituent aujourd'hui une nouvelle illustration du désespoir qui s'est emparé de nombreux Tibétains et de la nécessité incontournable de la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et les représentants du Dalai Lama.

Outre ses prises de positions publiques, Nicolas Sarkozy a choisi depuis son accession à la Présidence de la République d'entretenir un dialogue approfondi et constant avec le Président HU Jintao sur le Tibet, en plaidant pour la prise en compte des spécificités culturelles et religieuses des Tibétains et en faveur de la reprise des contacts entre les autorités chinoises et les représentants du Dalai Lama, MM. Lodi Gyari et Kelsang Gyaltsen.

Il entend poursuivre résolument son action avec les nouveaux dirigeants chinois qui seront choisis à l'automne prochain à la faveur du XVIIIe Congrès du Parti Communiste Chinois. Nicolas Sarkozy a d'autre part demandé que la situation des Tibétains figure parmi les premières priorités de l'Union européenne dans le dialogue que I'UE entretient avec la Chine sur les droits de l'Homme. Cette demande a été prise en compte par l'Union européenne, qui fait désormais du Tibet un sujet central de discussion avec la Chine en matière de droits de l'Homme.

Fidèles à l'inspiration donnée par Nicolas Sarkozy et à sa demande, tous les responsables de la majorité ont à ceur, lors de leurs différents échanges avec les autorités chinoises, de rappeler les positions de la France sur la question du Tibet.

Restant à votre entière disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'expression de mes sentiments les meilleurs."

Guillaume Lamert - Directeur de campagne - Paris 5/04/12 -