jeudi 20 mai 2010

Le Niçois Mario Gervasi va sauter sur le toit du monde

 Mario Gervasi reçu par le Dalaï-lama à Dharamsala, en Inde. En  sautant sur le sommet de l'Everest, il sera porteur d'un message de paix  du chef religieux des Tibétains.  :  Photo D.R. Mario Gervasi reçu par le Dalaï-lama à Dharamsala, en Inde. En sautant sur le sommet de l'Everest, il sera porteur d'un message de paix du chef religieux des Tibétains. : Photo D.R.

Lors du passage à l'an 2000, il a sauté en parachute au pôle Sud par des températures avoisinant les -100°. Dans quelques jours, c'est au-dessus de l'Everest qu'il s'élancera dans les airs, en tandem, avec des sportifs anglo-saxons. Le Niçois Mario Gervasi n'a pas froid aux yeux. Ce parachutiste, militaire de carrière, est un habitué des exploits accomplis dans des conditions extrêmes. Il est vrai que cet homme au mental d'acier est un cas pour la médecine avec un organisme capable de s'adapter aux plus grands froids, là où d'autres seraient transformés en glaçons.

Quelles sont les difficultés d'un tel saut ?

Le largage s'effectuera à 10 000 mètres d'altitude au-dessus de l'Everest qui culmine à 8 848 mètres. Il faudra d'abord combattre le froid qui est intense (près de -50°) et la raréfaction de l'oxygène. Nous aurons des combinaisons spéciales et des masques à oxygène. Mais le principal danger, ce sont les vents souvent très violents. Il faut aussi compter avec la vitesse de chute. Celle-ci est fortement accrue par une densité de l'air très légère : une fois dans les airs, nous descendrons à près de 300 km/h. L'ouverture du parachute se fera à 1 500 mètres au-dessus de la vallée et nous atterrirons à 4 000 m d'altitude.

Vous ne vous poserez donc pas sur le sommet de l'Everest ?

C'est impossible. L'espace pour se poser est suffisant (environ 20 m sur 30 m) mais il y a les vents très violents et imprévisibles. On s'écraserait à l'atterrissage. Un jour, peut-être, cet exploit sera possible grâce à la mise au point de voiles spéciales.

Quand sauterez-vous ?

Le saut s'effectuera entre le 16 et le 20 mai, en fonction de la météo et, surtout, des vents.

Ce saut, c'est la conquête de l'inutile ?

Je dirais plutôt que c'est la conquête de la paix puisque nous serons porteurs d'un message de paix et de non-violence du Dalaï-lama adressé aux enfants du monde.

En 2000, vous aviez aussi sauté pour la paix au pôle Sud puis le pôle Nord ?

Les Nations Unies ont placé cette décennie sous le signe de la « culture de la paix ». Cette aventure s'achève en 2010 au-dessus de l'Everest, une montagne considérée par les sportifs comme le 3e pôle de la planète. Nous effectuerons un autre saut en octobre, au même endroit, cette fois avec Sihem Habchi, la présidente de Ni Putes Ni Soumises, et avec l'alpiniste Jean-Marc Nowak qui représentera la principauté de Monaco. Le message que nous délivrerons, sera celui de la défense des droits des femmes.

propos recueillis par Philippe FIAMMETTI

Nice-Matin

Aucun commentaire: