vendredi 3 août 2012

les instituts Confucius seraient-ils des outils de la propagande chinoise sur le Tibet ?

La stratégie de "Soft Power" de Pékin sur le Tibet

lundi 30 juillet 2012 par Monique Dorizon , Rédaction
La Chine met à l’ordre du jour son "soft power" avec pour objectif d’annuler le débat sur la question du Tibet, alors que les immolations de protestation se poursuivront jusqu’à ce que Pékin mette fin à sa politique de discrimination dans la région, a déclaré International Campaign for Tibet (ICT) [1]
ICT déclare que les centaines d’Instituts Confucius, mis en place par Pékin dans les universités à travers le monde afin de promouvoir la langue et la culture chinoises, sont utilisés pour influencer le débat international sur le Tibet.
Les Instituts Confucius sont utilisés comme "plates-formes de diffusion de la propagande chinoise sur le Tibet", affirme Bhuchung Tsering, vice-président d’ICT, lors d’une audition au Congrès des États-Unis à Washington.
Il a cité un rapport sur l’état des médias de l’agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) publié en janvier 2012 qui a confirmé qu’un journal publié par l’Académie tibétaine des Sciences sociales (officielle) avait été distribué aux centres d’études.
M. Bhuchung Tsering a déclaré que l’année dernière, ICT avait demandé des ressources documentaires à un Institut Confucius dans une université américaine, uniquement pour recevoir des livres et des DVD "donnant le récit chinois sur le Tibet" publiés par un éditeur supervisé par l’État dont la fonction principale est de "produire des produits de propagande" selon un site Internet officiel chinois.
M. Bhuchung Tsering a dit aux membres de la Commission des Affaires étrangères que, au cours de ces dernières années, la Chine avait établi plus de 300 Instituts Confucius dans les universités à travers le monde. Quatre-vingt-un de ces instituts et plus de 300 salles de classe Confucius ont été mis en place dans les universités aux États-Unis
Mais Bhuchung Tsering a déclaré que les instituts "viennent avec des ficelles attachées, qui créent des défis à la liberté académique".
"Nous avons vu et entendu des témoignages anecdotiques, prouvant que la discussion sur des sujets sensibles comme le Tibet est déconseillée, quand elle n’est pas interdite", a-t-il dit.
M. Bhuchung Tsering a suggéré que le Comité des Affaires étrangères examine les Instituts Confucius afin de déterminer si les termes de leurs agréments pouvaient avoir pour résultat un discours académique et une liberté d’expression réduits sur des sujets tels que le Tibet, et si ces accords transgressaient les lois des universités financées sur fonds publics.
L’audition a eu lieu le lendemain de la conclusion du Dialogue Chine-Etats-Unis sur les Droits de l’homme [2] au cours duquel les États-Unis ont déclaré que le bilan de la Chine dans le domaine des droits avait continué à "se dégrader" et ont appelé Pékin à permettre la dissidence.
Au nom de ICT, M. Bhuchung Tsering a recommandé que, à la lumière des immolations, le Congrès adopte une résolution exprimant un soutien au peuple du Tibet. Il a également appelé les législateurs à mettre à jour et à renforcer la Loi de 2002 [3] afin de tenir compte des nouveaux développements dans la politique tibétaine, y compris l’élection pleinement démocratique de la gouvernance en exil [4], et à envisager le renforcement des relations de Washington avec l’Administration Centrale Tibétaine.
M. Bhuchung Tsering a également appelé les États-Unis à rendre public une transcription du Dialogue américano-chinois sur les Droits de l’Homme [2], qui s’était déroulé à huis clos, afin d’assurer la transparence sur les mesures prises par l’administration actuelle pour encourager les Droits de l’Homme en Chine et au Tibet.
Lors d’une conférence sur le dialogue États-Unis-Chine sur les Droits de l’Homme, le Sous-secrétaire d’État, Michael Posner, a affirmé que Washington avait souligné que les politiques menées par la Chine dans les zones de minorités ethniques "sont contre-productives et aggravent les tensions".
"Notre position est que ... ces communautés minoritaires et les représentants des minorités religieuses ont le droit de vivre librement, d’exprimer leurs opinions religieuses, de pratiquer leur religion, d’exprimer leurs différences culturelles et leurs coutumes", dit Michael Posner. "Et c’est un domaine où manifestement le gouvernement chinois a un point de vue différent".
Source : Radio Free Asia, 25 juillet 2012.

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