vendredi 24 février 2012

Nouvel an de plomb au Tibet

TIBET, 23 février 2012 " Nouvel an de plomb au Tibet " dans le magazine La Vie par Natalia Trouiller -

Nouvel an de plomb au Tibet Natalia Trouiller - publié le 23/02/2012 Les immolations par le feu de moines et de moniales tibétains mettent Pékin sur les dents. Dans la province annexée, les journalistes sont interdits, l'armée est partout, car les Chinois redoutent de nouveaux suicides, une arme qu'ils semblent craindre bien plus que toute autre.
Le 26 septembre, l'immolation de Lobsang Konchox, près du temple de Kirti, a été filmée par une vidéo amateur © Source Youtube REPRESSION DE PLOMB AU TIBET Ce sont deux témoignages exceptionnels qui sont parvenus en Occident ces derniers jours. Le premier est celui d'un journaliste anglais du Guardian, Jonathan Watts, qui a réussi à s'introduire malgré les contrôles à Aba, dans la province chinoise du Sichuan, sur le territoire tibétain. Une ville qui résiste depuis des années àl'oppression chinoise, et où une rébellion écrasée dans le sang avait déjà eu lieu en 2008. La moitié des 23 moines et moniales qui se sont donné la mort par le feu viennent de cette ville. Jonathan Watts raconte les contrôles permanents, les policiers anti-émeutes armés de canons à eau encerclant les monastères pour intervenir à la moindre tentative d'immolation, les camions de pompiers qui suivent les pèlerins pour intervenir au moindre geste suspect. Mais aussi les arrestations arbitraires, les gens dont on perd la trace après leur arrivée au poste de police, les portables bloqués, l'internet verrouillé. > Le deuxième témoignage est anonyme. Il provient d'un Tibétain dont AsiaNews, qui publie son témoignage, ne donne pas le nom pour d'évidentes raisons de sécurité. Et ce qu'il raconte est là encore effrayant: "Les Tibétains disparaissent, les monastères deviennent des casernes et les appartements privés du dalaï-lama ont été vendus à un homme d'affaires chinois . Les soldats sont partout et ils font ce qu'ils veulent. Les moines sont prêts à la mort à la rapide contre cette violence. Les Tibétains disparaissent: ils vivent dans les zones délimitées par des murs et des barbelés, obligés d'écouter et de chanter des hymnes communistes, surveillé par des armes chinoises, plus de sept mille personnes ont été battues dans les camps de rééducation par le travail, et les moines sont en grève de la faim". > De son côté, Pékin justifie les impressionnantes mesures de répression par le désir des Tibétains de vivre en paix, sans menace "terroriste": "Du fait de la violence des incidents, des émeutes et des déprédations, le gouvernement chinois a pris des mesures appropriées pour répondre au désir de stabilité des communautés tibétaines", justifie ainsi le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. En ligne de mire, le Dalaï-Lama, accusé de fomenter les troubles en sous-main, bien qu'il ait condamné à plusieurs reprises les immolations. A l'heure où les Tibétains fêtent la nouvelle année (qui commence chez eux le 22 février), la situation est extrêmement tendue entre la population et l'armée chinoise. Selon Jonathan Watts comme selon le Tibétain anonyme, le bain de sang est tout proche. Voici les images prises par Jonathan Watts:

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et nous restons sans voix devant cette situation qu'on pourrait dire sans espoir, étant donné l'inertie des grandes puissances, qui se laissent "museler" par les intérêts économiques. Il nous reste à faire confiance dans la force spitituelle du peuple tibétain. Pensons à eux avec compassion, et qu'ils le sachent.