Le Dalaï lama a assuré mardi ,qu'il n'éprouvait "aucun regret" quant à sa politique autonomiste face à la Chine, 50 ans après sa fuite du Tibet et des années de négociations infructueuses avec Pékin. "Avec le temps, mes principales décisions se sont avérées correctes. Alors, non, pas de regrets", a déclaré le chef spirituel tibétain, au cours d'un point de presse à New Delhi. Le dalaï lama vit en exil depuis 1959 dans le nord de l'Inde, à Dharamsala, et les réfugiés tibétains célèbrent tout le mois de mars le 50e anniversaire de l'échec d'un soulèvement antichinois au Tibet et le premier d'émeutes dans la capitale Lhassa (21 tués selon Pékin, 203 selon les exilés). Après l'invasion et l'occupation par la Chine du Tibet en 1950-1951, le 14e dalaï lama avait fui le 17 mars 1959 et traversé la frontière indienne le 30, près de trois semaines après le début de l'insurrection avortée contre le régime chinois.
Depuis, la Chine a fait du "toit du monde" un "enfer", avait dit le 10 mars dernier le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix.
Pour autant, le bonze de 73 ans, homme politique pragmatique et fin diplomate, a toujours défendu une stratégie non-violente et conciliante face à la Chine, une "voie moyenne" prônant une simple "autonomie culturelle" et non l'indépendance de son pays natal.
Face à l'impasse des négociations avec Pékin amorcées en 2002 et confronté à l'amertume de jeunes exilés tibétains indépendantistes, le Dalaï lama avait "reconnu" en novembre 2008 "l'échec" de son combat pour une autonomie "significative" du Tibet. Mais le moine demeure la figure incontestée de la cause tibétaine."Parfois, des collègues ont exprimé certains doutes et des réserves sur mes décisions. Puis, le temps s'est écoulé et ils m'ont dit : Oh, vos décisions étaient bonnes à 100%", a lancé le chef bouddhiste.
Mais "est-ce que cela (le sort des Tibétains, ndlr) évoluera au cours des 50 prochaines années ? C'est très difficile à prédire", a-t-il admis.
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