La lecture de Népémakö, le royaume des ombres tibétaines est la plus belle des « marches d’approche » vers les hautes vallées himalayennes, une sorte de quête du Graal sur le toit du monde. Comment définir le livre ? Comme un récit de montagne dans la lignée des Rébuffat, Lachenal, Terray, Herzog, sous la forme d’un pamphlet pour la sauvegarde des ressources naturelles de notre planète bleue ? Comme un parcours initiatique qui nous mène à la découverte d’une intense spiritualité par l’entrée de l’éducation des moines dans les monastères ? Comme un carnet de voyage avec de superbes vues sur des panoramas grandioses, dangereux mais menacés ? Comme un ouvrage ethnologique nous ouvrant aux traditions familiales d’hospitalité, à la cuisine, ou aux façons de soigner des peuples de l’Himalaya ? Ou comme un palpitant roman policier, dont les rebondissements de l’action nous tiennent en haleine jusqu’à la fin ? Qu’ importent les classifications, ce livre est tout cela à la fois en 280 pages ! Très vite, le lecteur s’identifie à Louis, le héros « aspirant aventurier » avec ses préjugés et ses doutes, ses étonnements et ses fragilités. En surmontant, une à une, les épreuves physiques et morales, et à travers chacune de ses rencontres de personnages empreints d’humanité, Louis va acquérir une somme de connaissances et accéder à l’Eveil. Par petites touches précises, les paroles de chacun des êtres croisés éclairent un aspect de la culture tibétaine. Au rythme de son périple, et par des descriptions réalistes des exactions, des manipulations et de la cruauté de l’envahisseur chinois, nous prenons conscience, avec lui, de la folie destructrice dûe à la convoitise des hommes en comprenant les menaces qui pèsent sur le peuple tibétain et sur l’écosystème de la Terre. En refermant le livre, on n’a alors plus qu’un désir, partir aussi sur les traces de Louis. Népémakö, le royaume des ombres tibétaines de Christophe Delachat Édité en 2008 par Thélès http://www.theles.fr/ ISBN 978-2-303-00106-9 L'auteur est né à Saint Gervais, guide de haute montagne, il parcourt les plus hauts sommets d globe . Après un grave accident, il s'oriente vers le reportage. Caméraman de l'extrême,puis réalisateur, il collabore pour Ushuaïa, le magazine Mont Blanc, Zone interdite ...Son dernier film : Les Héritiers du Mont Blanc a remporté l'adhésion du public.
mardi 28 avril 2009
"Népémakö, au royaume des ombres tibétaines" de Christophe Delachat
"Ethique et société" par le Dalaï Lama à Paris/Bercy le 7 juin
lundi 20 avril 2009
Mercredi 22 avril à l'Etang Salé, de 18 à 20 h, projection-débat, salle Blue Bayou
vendredi 17 avril 2009
Rêve pour les uns, cauchemar pour les autres
mercredi 15 avril 2009
Monseigneur Aubry, L'évêque de La Réunion prie pour Gendun Choekyi Nyima
Marcelle Roux, Présidente de France-Tibet est à La Réunion
mardi 14 avril 2009
Evénements Tibet à La Réunion pour l'anniversaire du 11ème Panchen Lama
- MARCELLE ROUX présidente de France Tibet présente « L’enfant volé »
- Documentaire sur le pays du Ladakh, reflet du Tibet par sa culture et son empreinte bouddhiste par Marie-José BERGOUGNOUX
- « Népémako, au royaume des ombres tibétaines » Présentation et dédicace du livre par son auteur Christophe DELACHAT « Les héritiers du Mont Blanc » film sur la préservation des milieux de montagne
- ateliers de fabrication de drapeaux à prières, et de mandalas par SHELIMA et PATRICIA
- le samedi 25 avril, à la librairie Gérard de Saint Denis, séance de dédicaces de Christophe DELACHAT, pour son livre "Népémako, au royaume des ombres tibétaines" et vente de livres sur le Tibet
- le mardi 12 mai 2009 Conférence débat au Tampon : "Le Tibet contemporain"
http://amis.univ-reunion.fr/Conference/presentation/279/ L'histoire du Tibet avec une analyse géo-politique, et des témoignages sur le quotidien des Tibétains d'aujourd'hui par Philippe COUANON (PRAG histoire & Laetitia LUZZI (doctorante en anthropologie à Nanterre, ex-étudiante à Lhassa )
vendredi 10 avril 2009
Tibet envers et contre tout espoir
Et pour terminer la Newsletter avril 2009 de Claude B. Levenson TIBET, ENVERS ET CONTRE TOUT ESPOIR Incongruité des images se téléscopant au kaléidoscope de l’actualité : deux présidents euphoriques, tout sourire et un verre à la main, lors de la visite de Nicolas Sarkozy en novembre 2007 à Pékin chez Hu Jintao ; les deux mêmes, crispés, le bras raide lors d’une (traditionnelle ?) poignée de mains à Londres en marge du G-20 début avril 2009. Une mine d’enterrement qui sied d’ailleurs aux circonstances, puisque les deux hommes venaient officiellement (pour combien de temps ?) d’enterrer la bruyante brouille opportunément montée en épingle par l’un reprochant à l’autre d’avoir osé rencontrer le dalaï-lama, cet empêcheur de mentir en rond. Il aura fallu bien des salamalecs, plusieurs ambassades et nombre de missions de contrition pour apaiser le courroux des dignes héritiers de l’arrogance impériale de la Cité interdite – en somme, un acte d’allégeance à la dictature, guère conforme à l’idéal républicain ni à la réitération inlassable de la défense des droits de l’homme. Passez muscade, l’heure est au compromis et à la nécessité de s’en tenir à la Realpolitik. Autonomie ou indépendance, l’intégrité territoriale de l’empire est tenue pour sacro-sainte, le Tibet n’est pas à l’ordre du jour – ni des relations franco-chinoises, ni des instances onusiennes, et gare à vous qui osez vous ingérez dans les affaires intérieures de Pékin. Et pendant ce temps, là-bas au loin sur le toit du monde, dans ce pays qui existe pourtant sans existence dûment reconnue, les forces de l’ordre chinois arrêtent, harcèlent, torturent, violent, battent à mort les récalcitrants – moines, nonnes, nomades, fermiers, étudiants, vieux ou jeunes – ces insensés réfractaires au bonheur colonial imposé sous prétexte de modernisation, de libération de l’impérialisme et, tout récemment, d’émancipation des serfs, sans oublier la réforme démocratique. A se demander ce que veulent ces Tibétains qui s’obstinent à prétendre vouloir se gouverner eux-mêmes et bâtir à leur guise leur avenir en sauvegardant leur culture, leurs traditions, leur altérité. Rien de plus ni de moins que ce qui est inscrit dans la Charte des Nations unies… Littéralement coupé du reste du monde, transformé en prison à ciel ouvert, sous loi martiale inavouée, interdit à tout regard extérieur, le Tibet a vécu bâillonné les semaines marquant le 50e anniversaire de la révolte de Lhassa, le coup de force chinois contre son gouvernement légitime et le début de l’exil. A l’intérieur, quelques téméraires se sont risqués à manifester en solitaire ou en mini-groupes, aussitôt embastillés sans autre forme de procès. Des moines, des nonnes, des jeunes, des nomades, des fermiers ont été arrêtés – sous couvert de « troubles de l’ordre public », sinon de « mise en danger de la sécurité de l’Etat ». Rien, ou si peu, ne filtre pour permettre de se faire une idée de la situation, et ce n’est pas l’annonce de la réouverture du Tibet au tourisme dès le 5 avril qui va changer grand-chose, puisque journalistes et diplomates en demeurent strictement bannis. Et les agences touristiques intéressées sont moins affirmatives, avançant le 15 ou le 28 avril pour l’ouverture promise. Quant aux responsables des affaires du monde, ils ont bien trop à faire ailleurs pour demander des comptes aux tortionnaires, aveugles une fois encore aux conséquences prévisibles de leur inconséquence : despotes et tyranneaux liberticides de toute obédience ont vite fait d’en tirer avantage. Quoi qu’il en soit, une chose est certaine – lors de la réunion dite de suivi de la conférence contre le racisme de Durban qui doit s’ouvrir à la fin du mois au siège européen des Nations unies à Genève, le Tibet n’est pas au programme. Dame, quiconque s’aventure dans cette auguste enceinte à prononcer son nom s’attire aussitôt les foudres des honorables délégués dépêchés en force afin qu’il ne soit pas porté atteinte à l’image de la Chine. Autrement dit, Union européenne, Amnesty International ou autre ONG, voire pays, qui s’y frotte se voit sur-le-champ remis vertement en place, au prétexte que « ces allégations sont basées sur l’ignorance et les préjugés », et ceux qui en font mention sont fermement invités à « revenir dans le droit chemin et procéder à davantage d’autocritique. » Un authentique langage de révolution culturelle même pas revisitée, simplement repris pour les besoins d’une cause pas facile à défendre face aux preuves et témoignages accumulés contredisant les lénifiants propos officiels. Faut-il que les actuels dirigeants chinois soient si peu sûrs de leur fait pour en arriver à croire, selon le mot de Mao, qu’un « mensonge répété cent fois devient une vérité ». Une vérité, peut-être, mais toute relative, et vouée comme toute chose à changer, car inexorablement la roue tourne. Une offensive de propagande sans précédent contre le dalaï-lama et les siens a dernièrement été lancée, qui ne s’embarrasse ni de scrupule ni de diplomatie, ni même de la réalité de faits historiques reconnus. Il n’est que de suivre les nouveaux sites qui viennent de fleurir sous des titres aussi révélateurs que « les droits de l’homme du Tibet » (et d’ailleurs ? de Chine, par exemple…) ou « le vrai Tibet » qui s’étend complaisamment sur l’exposition organisée en grande pompe à Pékin pour l’édification d’un public soigneusement choisi, sans oublier les « réactions des visiteurs », quitte à opérer le bon choix parmi les commentaires ou à déformer simplement ce qui a été dit : les ficelles classiques d’un bureau de la propagande, rebaptisé l’an dernier « de publicité », bien rôdé. Ajoutant l’insulte à la blessure, les pontes du PCC feignent de croire qu’il suffit de donner du bâton pour bâillonner l’opinion. Encore une fois, peut-être – mais simplement pour un temps : impossible de berner tout le temps tout le monde. Des Chinois ne s’y trompent plus, comme les signataires de la Charte 08 toujours plus nombreux en dépit du harcèlement continu auquel ils sont soumis, qui remettent en cause le système instauré avec le fusil. Des liens se tissent entre démocrates persécutés et peuples opprimés, à l’intérieur comme à l’extérieur. Une longue, si longue patience exprime à sa manière une forme de résistance : la liberté trouve refuge au cœur de ceux qui résistent tandis que passent les dictatures. L’histoire enseigne que ces dernières n’ont qu’un temps, que des consciences finissent par se réveiller pour secouer le joug imposé. Sans oublier que la liberté du Tibet est aussi une métaphore de la nôtre… C.B.L. Terminons avec ceci : "Tout ce que vous faites est insignifiant, disait Gandhi, mais il est très important que vous le fassiez" ____________________________________________________________________________________________________